Après plusieurs étapes difficiles, l’atelier de transformation agricole du village de Konti fonctionne aujourd'hui très bien.

Burkina Faso - L’atelier de transformation agricole du village de Konti fonctionne très bien. Mais il a fallu passer par des étapes difficiles.

Lors de mon arrivée à Konti, une foule énorme s’est rassemblée pour m’accueillir. Une bonne partie de la population de ce village de 1200 habitants attend dans le bâtiment du projet. Les femmes du groupement que nous avons soutenu sont enthousiastes à présenter le projet réalisé il y a quatre ans: une unité de transformation de céréales et d’arachides.

«Aujourd’hui, nous sommes très satisfaites et fières», explique la présidente. «Le projet nous soulage beaucoup. Nous n’avons plus besoin de moudre le mil ou le maïs à la main. En plus, nous pouvons gagner de l’argent grâce à la deuxième machine fournie. Toutefois, il n’est plus question de fabriquer de la pâte d’arachide. Nous avions trop de problèmes techniques et financiers. Le travail n’était pas assez rentable.»

Compétences locales

Face aux difficultés, les membres du groupement ont organisé une rencontre avec la population. Elles ont aussi fait appel aux jeunes du village les mieux formés, ceux qui vont au collège.

«Ils ont pu analyser nos cahiers de gestion et ont confirmé que la fabrication de pâte d’arachide n’était pas rentable», poursuit une des membres. «Nous avons alors cherché des solutions et nous avons décidé d’utiliser nos bénéfices pour acheter de nouvelles pièces pour le moulin permettant de broyer les noix de karité. Au lieu de la pâte d’arachide, nous nous sommes lancées dans la fabrication de beurre de karité. Nous ne regrettons pas notre choix. Avec l’argent gagné, nous avons décidé de proposer un fonds de petits crédits pour les membres.

La comptable du groupe nous montre fièrement le cahier de gestion, sans que nous ayons besoin de le lui demander. Elle est fière d’annoncer : «Les étudiants du village viennent maintenant régulièrement pour vérifier mes comptes. Cet appui nous est utile. Leurs conseils aussi.»

Les femmes tiennent à m’inviter à manger et à offrir le produit de leur travail. «Nos vies ont changé grâce à ce projet !», lance la présidente.

Philippe Randin