De nombreux projets ont été réalisés dans l’Apurimac grâce à nos partenaires locaux.

Amazonie péruvienne - Jeremy Narby, responsable des projets, s’est plongé dans les archives et nous rappelle ce qui a été accompli.

Nouvelle Planète a soutenu 177 projets en faveur des peuples indigènes de la région, pour un total de CHF 8 912 462.–. Bon an, mal an, depuis trente ans, Nouvelle Planète soutient les initiatives des peuples amazoniens à hauteur de quelque CHF 300 000.– annuels.

Les projets soutenus ne concernent pas seulement la démarcation des terres indigènes, mais aussi l’éducation bilingue et interculturelle, la sylviculture et la pisciculture durables, la surveillance écologique, le renforcement des capacités dans les communautés, et la nutrition familiale… autant d’initiatives indigènes que nous avons trouvées dignes de soutien. C’est là la méthode Nouvelle Planète : considérer que les gens eux-mêmes sont les experts de leur propre réalité, et qu’ils sont les plus aptes à décider ce qui est important pour leur avenir et celui de leur forêt.

Une surface protégée plus grande que la Suisse

Les résultats les plus tangibles concernent sans doute la démarcation et la titularisation des territoires indigènes. Les territoires indigènes titularisés et protégés couvrent une surface totale de 5 973 703 ha, soit 1 % de la surface totale de la forêt amazonienne sur le plan continental. Cette surface est plus grande que la Suisse. Lorsque l’on sait que les forêts légalement contrôlées par les peuples amazoniens sont les plus intactes du continent – qu’elles sont plus denses en carbone que les réserves naturelles, selon les mesures réalisées par satellite –, on comprend que l’impact de ce travail ne se limite pas seulement à l’Amazonie elle-même.

En effet, chaque hectare de forêt amazonienne intact séquestre quelque 104 t de carbone. Une multiplication simple permet de voir que le travail de Nouvelle Planète a permis de séquestrer quelque 620 millions de tonnes de carbone, ce qui est appréciable dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour que l’Amazonie survive

Les chiffres de ce bilan sont peut-être impressionnants, mais le travail continue. D’autant plus que l’Amérique du Sud est devenue un continent dont la solidarité internationale se détourne, parce qu’elle la considère comme trop développée désormais. Mais en Amazonie, les peuples indigènes se trouvent sur le front de toutes les luttes écologiques, tout en ne bénéficiant que de très peu de soutien extérieur. Ils doivent affronter les compagnies pétrolières et minières, les producteurs de cocaïne, les éleveurs de bétail, les extracteurs de bois – alors qu’ils sont eux-mêmes désargentés. L’importance de soutenir ces peuples ne va pas diminuer au cours des prochaines années. Il en va de la survie de la forêt amazonienne elle-même.

Protéger cette forêt, c’est défendre la vie terrestre telle que nous la connaissons. Ce bilan de trente ans d’activités dans la région montre que ce n’est pas le moment d’arrêter d’agir. Au contraire, il est possible d’avoir un impact conséquent en soutenant les initiatives des peuples amazoniens.

Jeremy Narby